Expérience heuristique Diderot : lecture d’une œuvre à la composition complexe

Le programme de Terminale L comporte une œuvre particulièrement complexe, Jacques le Fataliste et son maître. L’enchevêtrement des épisodes, des narrations et des narrateurs, a conduit à chercher un moyen de représenter visuellement la composition du roman, afin d’en faciliter la relecture partielle ou d’être à même de réfléchir aux phénomènes de récurrence, de rappel, d’écho, à l’intérieur des aventures de jacques, de son maître, et des nombreux personnages.
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Enseignant :

Bernard Maréchal

Professeur de Lettres Classiques

Lycée Jean Michel

Lons le Saunier.

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Contexte et classe :

En classe de Terminale littéraire, une aide à la lecture du roman de Diderot.

Remarque : cette activité a été conduite deux années consécutives, ce qui a donné lieu à un remaniement des productions.

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Objectifs :

La présente expérience consistait à élaborer une carte cliquable montrant deux types de lecture possibles sur Jacques le fataliste : lecture linéaire, ou lecture par type de récits, en tenant compte de la variation des narrateurs.

Objectif : utiliser les cartes heuristiques comme outil de construction d’une lecture de l’œuvre au programme.

Rappel : La carte heuristique constitue une représentation arborescente d’une idée, d’un concept, d’un texte…

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Conditions matérielles :

Démarche générale :

Applications de « mindmapping » Freemind, logiciel libre installé sur tous les postes d’une salle en réseau pédagogique ; poste professeur avec écran et vidéo-projection ; travail des élèves par groupes de deux, et récupération par le professeur des branches de la carte finale ; utilisation du texte numérisé de la version au programme de Jacques le fataliste de Diderot.

Durée : 2 heures (½ heure en classe traditionnelle pour les consignes, 1 heure en salle informatique, et environ ½ heure de travail pour le professeur).

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Mise en œuvre :

Démarche plus détaillée

Fabrication écrite immédiate de branches de la carte par les élèves, puis regroupement des branches par le professeur.

Procédure : les élèves sont deux par deux, chaque groupe se répartissant une tâche : ceux qui sont chargés de préparer la lecture linéaire vont détailler les sous-parties de chaque « journée » ou « nuitée » du voyage de Jacques et son maître, et nommer les épisodes en les référençant par la pagination de l’édition choisie ; ceux qui vont détailler les récits selon leur type ou leur narrateur vont se concentrer sur cette seule tâche.

Chaque carte partielle se fait avec un élève pour la saisie, un autre pour le repérage dans le texte papier.

Dans chaque carte on insère en bout de branche, si nécessaire, un extrait du texte numérisé de l’œuvre, mise à disposition sur le réseau pédagogique, par copier-coller.

En fin d’heure, le professeur a collecté les cartes partielles, et les a replacées en une seule grande arborescence, montrée aux élèves lors d’une séance suivante, et remaniée pour présenter un ordre à leur goût.

Utilisation postérieure des cartes

La carte est mise en ligne, l’adresse donnée aux élèves qui peuvent la consulter au lycée, ou chez eux s’ils disposent d’Internet.

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Résultats :

Réutilisation du travail de l’année précédente par les élèves de cette année

Après examen des travaux de leurs prédécesseurs, les élèves 2007-2008 ont proposé une manière simplifiée de lire la même œuvre : d’abord la lecture de Jacques le fataliste ne prenant en compte que l’ordre des pages, lecture purement déroulante, narrative, et une autre lecture du même roman, avec prise en compte simplement des narrateurs.

Le travail a été simple : couper-coller, constituer deux nouvelles arborescences. Le professeur reçoit « l’ordre » et l’exécute, puis met en ligne deux cartes cliquables :

la narration jour par jour

les narrateurs

N.B. En 2007-2008, les élèves ont proposé que soit faite avec le même procédé une carte représentant l’œuvre Le Guépard, de Lampedusa. L’expérience a été tentée, en deux séances non consécutives d’une heure, et a donné des résultats moins exploitables, mais intéressants. Les diverses cartes ont été mises en ligne à destination des élèves, et leur serviront peut-être lors de leurs révisions. Il restait à copier-coller les branches partielles, comme pour Diderot. L’arborescence ainsi constituée serait sans doute très peu maniable, ce qui constitue une autre limite matérielle de l’activité, d’autant que l’expérience avait été médiocrement concluante, pour des raisons pédagogiques, et que certaines branches n’ont pas du tout été abordées.

Voici le résultat

Voici les cartes produites en une séance d’une heure par des groupes d’élèves, chargés chacun d’une partie ou sous-partie de l’œuvre, à partir d’une carte vierge servant de modèle ou d’énoncé. On verra que les productions sont très hétérogènes, parfois entachées d’erreurs de lecture, d’omissions, et que revient la limite pédagogique du travail effectif des élèves. Les liens pointent successivement sur la carte de base, puis sur les productions d’élèves, qui n’ont pas été retouchées dans leur contenu.

  •  Énoncé
  • Partie 1
  • Partie 2-1
  • Partie 2-2
  • Partie 3-1
  • Partie 3-2
  • Partie 4-1
  • Partie 4-2
  • Partie 5
  • Partie 6
  • Partie 7
  • Partie 8
calculator Bilan et lmites : Pourquoi utiliser les TICE dans ce cas, et plus particulièrement une carte heuristique

1°) L’addition des diverses lectures est faite par le professeur, ce qui soulage les élèves de la partie « corvée » de l’exercice.

2°) Lire une œuvre complexe, en vue d’une révision pour l’examen ou des devoirs à venir, est facilité par rapport à un plan papier, puisqu’on peut alors choisir une branche, s’intéresser à un thème, à un personnage, en consultant la carte cliquable.

3°) Répertorier les anecdotes à l’intérieur du roman, montrer les imbrications et les digressions qui font la difficulté du récit, devient alors un jeu d’enfant.

4°) Par rapport à « l’équipement » d’une édition de l’œuvre (lue avec un explorateur de documents, titres, intertitres) la quantité de travail est sensiblement la même, mais se trouve répartie sur les groupes d’élèves, ce qui pédagogiquement leur donne le sentiment d’une véritable action / production, au lieu de lire sur écran un texte que leur professeur aurait équipé à leur intention : la lecture papier demeure la seule vraie, et la carte heuristique sert alors à préparer la relecture papier.

5°) Il n’est pas nécessaire d’avoir procédé à des prises de notes papier auparavant, puisque les élèves ont leur livre en mains.

Limites de la démarche

Limites pédagogiques :

Certaines « journées » ou « nuitées » sont plus longues, certains narrateurs plus prolixes, ce qui entraîne une disproportion dans le travail de chaque groupe. Mais comme une première lecture a eu lieu, les élèves s’engagent relativement en connaissance de cause.

Autre limite observée avec Lampedusa : si l’entreprise se place au début du travail, avant l’achèvement de la première lecture papier, il faudrait alors prévoir une heure de lecture partielle, puis mettre les élèves au travail par groupes. Mais pédagogiquement, il faut trouver l’élève qui acceptera de lire la partie 8 d’un roman qu’il n’a pas encore entamé…

Limite matérielle :

Cartes volumineuses, qui perdent de leur maniabilité dans un ensemble mal hiérarchisé. La nécessité d’un énoncé très précis se fait alors sentir.

Une activité mineure dans le même cadre :

Vous pouvez aussi voir un travail effectué par par une élève de TL, qui découvrait le logiciel après une absence. Son objectif était d’analyser brièvement les caractéristiques d’un épisode. Voici la carte heuristique qu’elle avait produite en une demi-heure.

 NB. Les cartes heuristiques cliquables annoncées se trouvaient sur un précédent état du site académique, et sont désormais inaccessibles.

 

 

 

 

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