Mise en œuvre : |
ETAPE 1: Entrer dans le sujet de réflexion et en comprendre la structure.
Après avoir analysé la consigne d’un sujet de réflexion proposé au DNB, on propose aux élèves une copie entièrement rédigée sur ce sujet (par l’enseignant). L’objectif est de faire repérer la structure du devoir et son organisation:
- Quelles parties sont identifiables ? (introduction, développement, conclusion)
- Comment sont elles structurées ? Par quelle utilisation des sauts de ligne et des alinéas?
- Quels arguments et exemples sont identifiables dans la partie centrale ? Comment sont ils connectés entre eux ? Quelle utilisation est faite des connecteurs logiques? (on peut les repérer par un surlignage)
Une fois ce repérage effectué, la classe reformule les différents « ingrédients » d’un sujet de réflexion bien rédigé, et crée sa fiche-outil qui sera réutilisable sur chaque sujet.
ETAPE 2: Recherche d’idées sur un nouveau sujet.
Nous prenons un nouveau sujet de réflexion (celui du DNB 2024 sur l’intérêt des récits de vie), qui est analysé et explicité en classe. La classe commence la recherche d’arguments et d’exemples qui seraient pertinents pour répondre au sujet, à l’oral, pour une mise en commun des idées.
Lorsque les idées des élèves sont épuisées, j’ouvre et je projette un outil conversationnel d’IA, de type ChatGPT ou CoPilot. Nous rédigeons le prompt ensemble, en classe, en demandant un plan détaillé et non rédigé:
» Dans la Chambre des Officiers de Marc Dugain, Adrien et ses deux amis écoutent Marguerite raconter son histoire et comment elle est devenue défigurée et sourde à cause d’un obus. Que peuvent apporter les récits de vie, réels ou fictifs, à celles et ceux qui les découvrent ? Vous présenterez votre réflexion dans un plan dans lequel seuls les arguments et les exemples seront détaillés. »
Voici la réponse de l’IA:
I. Les récits de vie comme vecteurs d’empathie
- Compréhension des souffrances individuelles
- Argument : Les récits permettent d’entrer dans l’intimité des personnages, de ressentir leur douleur.
- Exemple : Dans La Chambre des Officiers, le parcours de Marguerite, défigurée et sourde, dévoile la brutalité de la guerre et invite le lecteur à ressentir sa souffrance.
- Identification avec des expériences variées
- Argument : En s’identifiant à des personnages confrontés à des épreuves, les lecteurs développent une meilleure compréhension des autres.
- Exemple : Dans Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry, le protagoniste rencontre des personnages symbolisant différents aspects de la vie humaine, permettant une réflexion sur la solitude et l’amitié.
II. Les récits de vie comme outils de réflexion historique
- Prise de conscience des conséquences des événements historiques
- Argument : Les récits ancrés dans des contextes historiques donnent une voix aux victimes et permettent de réfléchir sur le passé.
- Exemple : Dans Un Sac de billes de Joseph Joffo, le récit autobiographique illustre les conséquences de la Seconde Guerre mondiale sur des enfants, mettant en lumière l’impact des conflits sur la jeunesse.
- Encouragement à la critique sociale
- Argument : Ces récits incitent à questionner les normes et les injustices de leur époque.
- Exemple : Dans Germinal d’Émile Zola, la lutte des mineurs pour leurs droits expose les inégalités sociales et encourage une réflexion critique sur le capitalisme et les conditions de travail.
III. Les récits de vie comme sources d’inspiration et de résilience
- Modèles de résilience face à l’adversité
- Argument : Les personnages qui surmontent des épreuves difficiles peuvent inspirer les lecteurs à faire face à leurs propres défis.
- Exemple : Dans Une Vie de Simone Veil, le récit de survie pendant la déportation montre une force incroyable et inspire la résilience et l’espoir.
- Transmission de valeurs humaines universelles
- Argument : Ces récits véhiculent des valeurs telles que la solidarité, le courage et l’amour, essentielles à la condition humaine.
- Exemple : Dans Les Misérables de Victor Hugo, la quête de rédemption de Jean Valjean et son altruisme illustrent la capacité de l’homme à changer et à agir pour le bien des autres.
Après lecture de la réponse de l’IA, les élèves sont chargés d’aller vérifier les références proposées par l’IA et leur pertinence pour répondre au sujet. Ils font des recherches sur les oeuvres citées, se renseignent sur leur contenu et sur la façon dont elles peuvent, le cas échéant, répondre à la problématique. On peut également proposer aux élèves de lire des extraits des oeuvres citées, que nous aurions préparés en amont. Les élèves trient les arguments et exemples, décident d’en conserver certains, d’en ajouter d’autres.
Etape 3: Rédaction et développement du paragraphe argumenté.
En utilisant les arguments et exemples donnés par l’IA dans l’étape 2, les élèves sont invités à rédiger, selon le modèle établi durant l’étape 1, le paragraphe complet en réponse à la problématique.
Ils rédigent, mettent en page, développent avec leurs propres mots les idées préparées dans l’étape 2.
Selon le moment de l’année et ce que l’on cherche à travailler, on peut demander aux élèves de rédiger leur introduction et/ou leur conclusion.
Nous pouvons également demander à l’IA de rédiger plusieurs introductions et plusieurs conclusions, et demander aux élèves de sélectionner ce qui convient dans chacune des propositions afin de construire la leur. |
Bilan : |
- Le sujet de réflexion est travaillé de manière progressive, en évitant le « syndrome de la page blanche ».
- Les élèves qui ne trouvent aucun exemple et argument dans leur culture personnelle peuvent réaliser l’exercice de rédaction et de mise en page quand même.
- On peut également utiliser cet appui sur l’IA pour différencier l’exercice du sujet de réflexion selon les difficultés des élèves ou les moments de l’année, en se servant de l’IA comme étayage au service des besoins. Ainsi chaque élève pourra, selon ses besoins:
- demander à l’IA de rédiger l’introduction
- demander à l’IA de rédiger la conclusion
- demander à l’IA de faire un plan avec arguments et exemples
- L’objectif est que progressivement et à force d’entraînements, chaque élève soit capable de se passer de ces étayages et de préparer et rédiger entièrement son sujet de réflexion, en totale autonomie.
NB: Il est évident que si l’on souhaite évaluer le travail produit par l’élève, on n’évaluera pas la pertinence des arguments et des exemples, mais plutôt la mise en page, l’utilisation des connecteurs, la façon dont les idées sont rédigées et développées. La pertinence des arguments et des exemples devra faire l’objet d’un autre travail, plus personnel, pour pouvoir être évaluée. |
Commentaires récents