|
Le premier projet d’écriture :
Twitter, comme journal de lecture collectif.
|
Le deuxième projet d’écriture : Twitter, comme lieu d’échanges grammaticaux
|
Enseignant |
Juliette Sorlin,
Professeur de Lettres Modernes
Collège Denis Diderot, Besançon (25). |
Juliette Sorlin,
Professeur de Lettres Modernes
Collège Denis Diderot, Besançon (25). |
Contexte et classe |
– Une séquence sur l’autoportrait est engagée avec une classe de 3e à partir de lectures d’extraits d’œuvres littéraires. Une deuxième séquence sur l’autobiographie avec la lecture de l’œuvre intégrale Un Secret, de Philippe Grimbert viendra s’ajouter. Avant de commencer la séquence autour de l’autobiographie, je voulais lancer les élèves dans une lecture en autonomie. Après quelques séances autour de l’autoportrait, les élèves sont allés au CDI, munis de lecteur MP3 sur lesquels avaient été déposées des lectures d’incipit de romans autobiographiques présents au CDI. Les élèves ont ainsi pu choisir l’œuvre qu’ils allaient lire, en écoutant l’incipit. Il restait à définir la manière dont les élèves rendraient compte de leur lecture cursive. Mon choix s’est porté sur la plate-forme de microblogage Twitter.- Une classe de troisième, 24 élèves.- Une séquence de trois semaines. |
– Une classe de troisième. Dans le cadre de l’étude du roman autobiographique, Un secret et l’étude de la voix passive.- Une classe de troisième, 24 élèves.- Une ou deux séances. |
Objectifs |
Utiliser Twitter pour partager les impressions et réflexions de lecture. Engager une réflexion sur l’usage des réseaux sociaux et sur les pratiques de l’écrit. |
Exercice d’écriture à contraintes : maîtriser la notion de la voix passive : être capable de la reconnaître et de la construire. |
Conditions matérielles |
– Disposer d’un ordinateur avec connexion internet en classe et d’un vidéoprojecteur.- Un compte Twitter pour la classe. |
– Disposer d’un ordinateur avec connexion internet en classe et d’un vidéoprojecteur.- Un compte Twitter pour la classe. |
Mise en oeuvre |
Twitter doit servir de journal de lecture collectif. Les élèves sont invités à laisser des tweet quant à leur lecture, en dehors du temps scolaire. La plate-forme Twitter va permettre de suivre à chaque heure de cours la lecture des élèves en les engageant à réagir et à justifier leur tweet. Signalons que chaque tweet ne comporte pas plus de 140 caractères.1- Préparation de l’activité : Dans un premier temps, j’ai rédigé une lettre à l’attention des parents pour leur expliquer l’activité pédagogique mise en œuvre via la plate-forme Twitter. J’ai sollicité leur l’autorisation. Aucun refus n’a été posé, certains parents ont même laissé quelques lignes pour témoigner de leur enthousiasme.Une première heure a été consacrée à l’explication de l’activité (cf fiche élève) et à la création des comptes individuels des élèves. En effet, les comptes twitter sont légaux à partir de 13 ans. Cette heure en salle informatique a été très difficile. La création simultanée des comptes a encombré le réseau et seulement cinq élèves sur 24 ont pu se créer un compte ! J’ai donc clairement montré la procédure et les autres élèves ont créé leur compte chez eux. La procédure n’a posé aucun problème : les élèves savent faire ce genre de manipulation, ils ont, pour la plupart, une large utilisation des réseaux sociaux comme Facebook. Twitter fonctionne avec un système d’abonnement/abonné : tous les élèves de la classe ainsi que le professeur sont abonnés les uns aux autres. Ainsi, chacun peut lire ce que chaque abonné a publié.J’ai demandé aux élèves de protéger leurs tweets, de sorte que seuls leurs abonnés puissent suivre leurs publications.2- Je lis et je tweete : Chaque élève ayant choisi un livre au CDI – ainsi que le professeur – a été engagé à lire l’œuvre et à twitter. Les tweets pouvaient porter sur plusieurs aspects : écrire une réflexion sur le genre autobiographique, citer une phrase en rapport avec l’autobiographie ou particulièrement liée à l’histoire, ou encore émettre un avis sur l’œuvre. Un élève seulement n’avait pas de connexion internet chez lui, il avait la possibilité de venir aux récréations pour poster son tweet ou aller au CDI.A chaque heure de cours, le professeur se connecte à son propre compte et affiche, grâce au vidéoprojecteur, la plate-forme d’échange. Nous pouvons donc lire collectivement les publications de chaque élève. Nous avons consacré une première heure à échanger autour des tweets : réactions face à cet outil d’échange, explication des tweets… Puis, à chaque début d’heure de cours, nous avons consacré un quart d’heure à la lecture et aux échanges autour des tweets.3- Je réfléchis aux usages des réseaux sociaux :A la fin de l’activité, j’ai décidé de faire écouter l’émission « Place de la Toile » de France Culture, diffusée le 13 février 2011 et consacrée aux réseaux sociaux et aux usages de la politesse. Cela a été l’occasion de clôre cette activité par une réflexion sur les nouveaux modes d’échanges créés par les réseaux sociaux. |
Lors de la séance sur l’explication du geste suicidaire d’Hannah (chapitre 4, p.129 édition de poche), nous nous sommes arrêtés sur l’étude de la voix passive. Cet extrait se prête particulièrement à l’étude de la voix passive et de l’expression passive plus généralement. Hannah agit-elle vraiment en toute conscience ? Simon est-il acteur dans cette aventure ou n’est-il qu’une victime ? Comment comprendre le geste terrible de cette femme ? Après l’observation de phrases dans le texte et la formulation d’une synthèse, il s’est agi de faire écrire les élèves et de les faire manipuler la structure de la voix passive et l’expression du sens passif.
Lorsque les élèves pratiquent différentes sortes d’exercices d’écriture dans le cadre de la maîtrise d’une notion de grammaire, il m’apparaît toujours difficile d’avoir une vision d’ensemble des productions lorsque les exercices seulement réalisés et corrigés par les élèves et qu’ils ne sont pas ramassés et corrigés par le professeur.
L’usage de Twitter répond d’abord à un besoin du professeur pour avoir une vision rapide et globale de la maîtrise de la notion par les élèves.
C’est pourquoi, après l’heure de travail collectif sur la phrase passive, j’ai demandé aux élèves de twitter une ou deux phrases passives chacun, en lien avec le texte étudié. C’était le travail à la maison, en plus de l’apprentissage de la leçon.
Au cours suivant, nous avons lu les productions de chaque élève avec validation ou non de la classe : la phrase répond-elle aux consignes d’écriture de la phrase passive ?
J’ai pu rapidement voir quels élèves ne maîtrisaient pas la notion. Je leur ai donc demandé de twitter de nouveau des phrases que j’ai corrigées directement sur le site avec explications rapides le lendemain.
Cela a permis aux élèves les plus en difficultés de poursuivre l’exercice jusqu’à une meilleure maîtrise de la notion. |
Bilans |
Cette activité a été très enthousiasmante, pour les élèves et pour le professeur. Les élèves ont lu les ouvrages et semblent avoir pris plaisir à lire, à twitter.
- Les élèves et l’usage de Twitter :
Les élèves n’ont pas connu de problèmes techniques ! Ils savent bien manipuler les réseaux sociaux. Toutefois, ils ont été surpris par l’utilisation de twitter. Ils ont, en effet, plus l’habitude d’utiliser Facebook. Le système d’abonné/abonnement leur a tout d’abord paru compliqué.
2. Écrire et publier :
– Quel est l’intérêt de la forme des Tweet, 140 caractères ?
Tous les élèves ont écrit des tweets, et sans la contrainte d’une note à la fin de l’activité. Certains, bien-sûr, en ont envoyé plus que d’autres, mais tous ont participé. La forme très courte du tweet peut engager les élèves en difficulté avec l’écrit à écrire.
Nous avons pu être rigoureux sur la forme du tweet puisqu’il est très court. Il était entendu que l’écriture abrégée ou sms n’était pas autorisée. Globalement, la qualité orthographique des tweets est correcte.
– Quel est l’intérêt de la publication ?
Chaque élève a pu voir son écrit publié. Les élèves étaient en attente de la découverte des tweets. Certains étaient même déçus de ne pas voir leurs tweets apparaître (difficulté de la connexion, trop de tweets envoyés…). Chaque élève a pu lire les écrits de ses camarades, ce qui arrive très rarement en situation d’écrit plus traditionnel.
3. La réflexion autour des réseaux sociaux :
L’usage de Twitter a soulevé plusieurs questions. La première a été la question des photos de profil. Pour des raisons des droits à l’image, j’avais interdit que les élèves prennent une photo d’eux. Certains ont laissé le logo donné par Twitter (une forme d’œuf), d’autres ont choisi de mettre une photo de star sportive, de marque, de leur animal… Cela a été l’occasion d’engager une discussion sur l’image que l’on laisse de soit sur les réseaux sociaux.
Et que deviennent les publications ? Pour des raisons de responsabilité, j’ai demandé aux élèves de supprimer leurs comptes à la fin de l’activité. J’ai gardé des copies d’écran. |
Pour les élèves :
Il est indéniable que le support Twitter motive davantage les élèves. Ils ne se sentent pas obligés d’écrire une longue production ; les tweets ne contiennent que 140 caractères. Une phrase en lien avec le texte étudié est facile à trouver et à écrire.
De plus, le fait que le travail soit montré devant la classe oblige davantage les élèves à faire le travail demandé ; surtout parce que l’ensemble des phrases rassemblées permet une validation collective.Pour le professeur :
Le fait que les phrases proposées et soumises à validation par les élèves soient écrites me paraît plus pédagogique ; ce qui est différent de la correction orale, sans que chaque élève n’ait pu forcément entendre la phrase proposée par le camarade et n’ait pu visualiser clairement la structure grammaticale. Le même travail de synthétisation pourrait se faire par l’intermédiaire du professeur qui récolte toutes les phrases, les assemble sur une même feuille et photocopie ou vidéoprojette l’ensemble. L’avantage de twitter pour cet exercice est l’extrême rapidité et la simplicité de la mise en œuvre : les élèves écrivent leur phrase et dès le lendemain, ou même instantanément en salle informatique, le professeur ou d’autres élèves peuvent réagir sur la proposition. L’ensemble de la classe peut lire et visualiser les structures syntaxiques mises en œuvre par chaque élève : c’est donc le moment de réfléchir de nouveau sur les acquis et les questions des élèves. |
Exemples de travaux |
|
|
Commentaires récents