Enseignantes |
Fiche coordonnée par Christine Bolou-chiaravalli IUT Montbéliard. Rédigée avec la collaboration de : Corine Magnin, Annabelle Carlier, Sabine Ruyer et Nathalie Herit. |
Contexte et classe |
Séquence découverte BTS du nouveau thème 2015/2016 « je me souviens » (juste après la séquence « objets ») Site officiel et nouveau programme |
Objectifs | Ce thème est très inspirant et pour une première séquence, la piste explorée sera le souvenir conscient. La problématique sera centrée d’abord sur le “moi” puis s’étendra aux autres. |
Conditions matérielles | Une salle équipée d’internet, un vidéo-projecteur. |
Mise en oeuvre |
Qu’est-ce qui fait se souvenir ? Le point de départ sera la boite à souvenir que l’on trouve dans le film Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain – film français – sorti en 2001. Il s’agit d’une comédie romantique écrite par Jean-Pierre Jeunet et Guillaume Laurant avec Audrey Tautou dans le rôle titre. Diffusion d’un extrait d’Amélie Poulain extrait Activité : créer une boite de souvenirs et venir en classe avec. Cette boite est destinée à être présentée voire diffusée au sein de la classe : Plusieurs possibilités :
Contrainte : il doit y avoir un univers sonore (via ordinateur, téléphone ….) des chansons de votre enfance, des dessins animés qui accompagneront la présentation.
Pour les classes plus importantes : centraliser les travaux (via l’ENT) et les faire commenter suivant une grille Mediacad (espace de partage de documents)
Cette séance sera consacrée aux sensations de l’enfance (olfactives, sensuelles, visuelles, gustatives, tactiles) En introduction lire un extrait : La première gorgée de bière de Delerm Proust , A la recherche du temps perdu ,Du côté de chez Swann, le passé qui ressurgit de manière involontaire Puis proposer de créer un portrait araucan : c’est un jeu de devinettes inventé par Vendredi dans Vendredi ou la vie sauvage. Le jeu consiste faire deviner quelque chose en donnant cinq indices imagés : des métaphores. Voici l’exemple que Michel Tournier invente dans le roman : C’est une mère qui te berce, c’est un cuisinier qui sale ta soupe, c’est une armée de soldats qui te retient prisonnier, c’est une grosse bête qui se fâche, hurle et trépigne quand il fait du vent, c’est une peau de serpent aux mille écailles qui miroitent au soleil. Qu’est-ce que c’est ? Robinson a deviné : c’est l’Océan.
Une nouvelle piste est envisagée : celle des souvenirs refoulés, des traumatismes qui mêlent souvenirs et psychanalyse.
Il ne s’agit en aucun cas de raconter le film, mais de commenter en quoi l’image répond à un aspect de la problématique
3ème piste envisagée pour aborder le thème : les souvenirs inventés. Le point de départ sera un extrait d’un des textes suivants : Rousseau Les Confessions Magnus, Sylvain Germain (quête de l’identité, vrais et faux souvenirs…)
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Bilan | La première séance a été testée avec succès ; pour les autres elles restent théoriques et vos remarques sont les bienvenues. Des objets et des souvenirs étaient récurrents : |
Limites et perspectives |
On pourrait aussi commencer avec ce texte : MamanMa mère était assise dans le salon et versait le thé ; d’une main elle tenait la théière, de l’autre le robinet du samovar d’où l’eau coulait, débordant de la théière sur le plateau. Mais, quoiqu’elle regardât avec attention, elle ne s’en apercevait pas ; elle n’avait pas remarqué non plus notre arrivée.Tant de souvenirs du passé surgissent lorsqu’on essaie de ressusciter en imagination les traits d’un être aimé qu’on voit ceux-ci confusément à travers ces souvenirs comme à travers des larmes. Ce sont… les larmes de l’imagination. Lorsque je m’efforce de me rappeler ma mère telle qu’elle était à cette époque, je vois seulement ses yeux marron, qui exprimaient toujours la même bonté et le même amour, un grain de beauté qu’elle avait sur le cou, un peu plus bas que l’endroit où bouclaient de petits cheveux, son étroit col blanc orné de broderies, sa main sèche et tendre qui me caressait si souvent, que si souvent je baisais ; mais l’expression d’ensemble m’échappe.
Léon Tolstoï (1828-1910), Enfance, 1852. Traduit du russe par Sylvie Luneau, Bibliothèque de La Pléiade, Gallimard. |
1 Commentaire
Bonjour,
j’enseigne en BTS. Je me suis inspirée avec succès de votre proposition partant du film Le fabuleux destin d’Amélie Poulain et vous en remercie.
Après avoir travaillé sur le texte de Proust, mes étudiants m’ont suggéré de travailler sur la fin du film Ratatouille (que l’on trouve sur youtube en anglais sous « final taste »). Le critique culinaire voit ressurgir des scènes de son enfance en goûtant les plats du jeune cuisinier.
Je trouve que c’est une très bonne idée, à rapprocher de la madeleine de Proust. Je souhaitais la partager avec vous.
Vous souhaitant bonne continuation, cordialement,
C. Souillol