Enseignant : |
Juliette Sorlin Collège Diderot, 25000 Besançon |
Contexte, durée et classe : |
Une classe de 3e – 24 élèves
Deux semaines – 6/7 heures Dans le cadre du questionnement : « Vivre en société, participer à la société – Dénoncer les travers de la société. » |
Objectifs : |
En exploitant les ressources de la typographie numérique, créer une édition créative et artistique de Matin Brun. |
Conditions matérielles : |
24 tablettes avec application de traitement de textes. |
Mise en œuvre : |
Les élèves sont ensuite invités à imaginer la suite du texte qui sera lue à l’oral.
Le travail des élèves est imprimé et remis à chacun. Chaque élève offre sa proposition d’édition à la lecture d’un autre élève. Un partage des expériences de lecture à partir d’une mise en page différente est alors engagé.
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Résultats : |
Le travail d’appropriation créative a été mené sur une séance de deux heures. Comme pour chaque exercice, les résultats sont hétérogènes. Certains élèves ont pris la mesure de toutes les transformations à la fois typographiques et de disposition sur la page pour proposer leur propre lecture de la nouvelle. Pour ces élèves, la séance de deux heures a été trop courte et ne leur pas permis de terminer le travail sur l’ensemble du texte. Matin brun S & V Certains autres, plus petits lecteurs, ont seulement travaillé sur les mots bruns, chats et chiens. Matin brun M & AUne grande partie de la classe a apprécié cette séance parce qu’ils se sont sentis libres de « changer le texte », une forme de désacralisation. D’autres élèves ont trouvé l’exercice « trop compliqué » dans le sens où il fallait trouver « l’idée » pour aménager le texte.À la fin de la séance, les élèves ont également rendu un texte expliquant les choix de mise en page. On se rend ainsi compte que les justifications des modifications typographiques apportées ne sont pas toujours pertinentes, il s’agit souvent de constat : « nous avons centré ce paragraphe ». D’autres proposent : « nous avons décidé de prendre tous les mots bruns et de les agrandir en gras et de les changer de couleur en brun avec une police faisant penser au sang qui coule. » Un autre groupe d’élève justifie ainsi sa mise en page : « nous avons eu l’idée de mettre beaucoup de blancs car, dans cette histoire parlant d’un régime totalitaire, les gens ne peuvent plus donner leurs avis, leurs sentiments. Donc, il y a beaucoup d’espace et de vide pour montrer qu’il y a du vide dans l’expression de leurs pensées. » Matin brun – L&R
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Bilan : | Le travail créatif autour de la typographie a été très facile à mettre en place. Un simple logiciel, ici une application pour tablette Pages, suffit. Il faut donner au préalable, aux élèves, le texte original. Après le travail en arts-pratiques, les consignes ont été rapidement comprises par les élèves : jouer avec la typographie pour proposer une lecture particulière de Matin Brun. Les élèves pouvaient donc modifier la taille des mots, des lettres, la police, la couleur et bien sûr la disposition sur la page et l’importance des blancs.
Les élèves ont rapidement demandé s’ils avaient le droit d’utiliser des émoticônes. Cette possibilité n’avait pas été envisagée. Les élèves ont été libres d’en insérer, toujours avec la préoccupation du sens donné au texte. Lors de la mise en commun à la fin de la séance, les élèves ont expliqué leurs choix. Par exemple, un groupe d’élèves a choisi d’ajouter les émoticônes après le mot, comme une illustration, un signe redondant. Ils ont en effet placé un panneau de sens interdit à côté du verbe interdir. Matin Brun S & I Le travail est très intéressant pour réfléchir, avec les élèves, aux intentions de sens. Si l’on change la typographie et la mise en page, il en résulte des effets de sens qu’il s’agit de justifier. Mettre des couleurs et changer la typographie et la place des mots sur la page peut être signifiant, sans seulement « faire beau » comme l’expliquent plusieurs groupes. Placés en situation de faire des choix pour donner du sens au texte, les élèves expérimentent ainsi l’amplitude du travail de l’artiste écrivain, par un autre procédé que celui de l’écriture même.
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