Séquence sur le conte en 6ème

rencontre-avec-herve-thiry-duval-feericologue-L-1Comment aborder le conte régional avec une classe de 6ème?
Vous trouverez dans ce scénario une séquence intégrale sur cette thématique, avec activités et objectifs multiples.

 

mail Enseignant : Fanny Couturier,
Professeur de Lettres Classiques
Collège Léonard de Vinci Belfort (90)
contacts Contexte, durée et classe : Séquence réalisée en octobre

6ème 24 élèves la plupart en grande difficulté d’écriture ou de lecture

 

DUREE : Environ 20 heures, comprenant :

  • Une journée de sortie scolaire en guise de séance introductrice,
  • Des heures en classe entière,
  • Des heures en groupes d’AP,
  • Deux heures de rencontre avec l’écrivain d’étude,
  • Une heure de bilan de fin de séquence.

 

target Activités et objectifs : Activités de la séquence:

  • faire une sortie d’une demi-journée dans la ville de Belfort dans le cadre du programme de Géographie “Mon espace proche”,
  • écrire avec une carte heuristique,
  • faire une synthèse avec Twitter,
  • lire, dire et écrire des contes régionaux, en lien avec l’entrée au programme de 6ème « Contes et récits merveilleux ».
  • rencontrer un auteur de contes régionaux (Hervé Thiry-Duval).

Objectifs de la séquence:

  • Faire travailler ensemble des élèves qui ne se connaissent pas et qui partageront la même classe toute l’année à venir.
  • Donner le goût de l’écriture d’imagination, de la lecture.
  • Commencer à évaluer les compétences des élèves, notamment à l’écrit et à l’oral, pour pouvoir instaurer une remédiation efficace lors des séances d’Aide Personnalisée : cette séquence a eu lieu au début du mois d’octobre, juste avant la répartition des élèves en groupes d’AP : elle a donc été très utile pour cibler les difficultés et capacités des élèves, et a permis une répartition plus efficace et cohérente, donnant tout son sens à l’intitulé « Aide Personnalisée »
  • Initier au traitement de texte et aux outils numériques, en vue de validation du B2i, mais aussi pour familiariser les élèves avec les outils que je leur fais utiliser très fréquemment.
tools Conditions matérielles : Au cours de cette séquence, j’ai utilisé ou fait utiliser :

  • une salle informatique avec 16 postes,
  • des appareils photos (possibilité d’utiliser smartphone, tablette, ou appareil photo numérique),
  • un zoom h4 (tout autre matériel de prise de son peut convenir),
  • des crayons de couleur,
  • un scanner.
  • J’ai utilisé ou fait utiliser différents logiciels ou outils en ligne:
Freemind pour les cartes heuristiques,
Twitter pour la synthèse de la sortie “Mon Espace Proche”,
Titanpad pour la préparation du travail en collaboration,
Prezi pour le tour de Franche-Comté interactif autour des contes d’Hervé Thiry-Duval,
Un logiciel de traitement de texte (Microsoft Word dans mon cas) pour écrire les contes des élèves
Calaméo pour convertir des documents textes en livre numérique.
rocket Mise en œuvre : 1) Sortie et séance d’introduction d’une journée.
2) Séquence détaillée
3) Rencontre avec l’écrivain1) La séquence a débuté par la sortie organisée dans le cadre du programme de géographie, qui s’est déroulée sur une journée complète, banalisée pour les élèves :Le matin nous sommes allés, avec les élèves, découvrir à pied la ville de Belfort. Les élèves, équipés de livrets, dans lesquels figuraient des questions, cartes, schémas, et cartes postales anciennes de la ville, ont dû accomplir plusieurs tâches, dont je ne détaillerai que celles ayant recours aux TICE :

* enregistrer divers sons de la ville avec le zoom H4 (près de la gare, sur le boulevard, près des parcs…) pour les comparer et en faire une synthèse.
* regarder attentivement les photographies anciennes, les localiser sur le trajet et prendre une photo exactement au même endroit avec le même cadrage, pour comparer les évolutions et héritages du patrimoine.

L’après-midi, en salle informatique, nous avons collecté les différentes informations du matin, de plusieurs façons :

  • les élèves ont complété un diaporama Prezi pour leur professeur de géographie,
  • ils ont ensuite créé une carte heuristique recensant les différentes sensations par lesquelles ils avaient pu découvrir la ville. (la carte d’un élève est disponible ici),

http://salle103.fr/wp-content/uploads/2013/11/Edouard-TASSIER.jpeg

  • nous avons regardé et commenté leurs photos, en les comparant avec les cartes postales anciennes. (résultat du montage ici),

http://salle103.fr/wp-content/uploads/2013/11/belfortavant.jpg

  • puis, après correction du livret et des questions ,nous leur avons présenté pour la première fois Twitter, leur en avons expliqué le principe et la réglementation des 140 caractères par tweet. Ils ont utilisé ce réseau social pour faire une synthèse, courte mais efficace de ce que les élèves avaient retenu de cette journée. Nous avons établi plusieurs mots-clés (hashtags) pour référencer nos tweets, puis les élèves ont écrit à tour de rôle. (exemples de tweets d’élèves ici)|

2) Le reste de la séquence s’est déroulé selon le plan donné en annexe, et je ne vais en détailler que les activités pédagogiques de français mobilisant les TICE. Des activités d’étude de la langue (orthographe, grammaire, etc…) étaient bien entendu présentes lors de cette séquence, mais je ne les présenterai pas ici. Les numéros des séances détaillées correspondent à ceux des séances énoncées dans mon plan de séquence joint en annexe.

 

activité Lettres-TICE séance 1 : durée 1 heure
vidéoprojection d’une image de sorcière dans le but de débloquer l’écriture d’un portrait, mobilisant les éléments linguistiques étudiés : groupe nominal et adjectifs. (document en annexe)
activité Lettres-TICE séance 2 : durée 1 heure
Après lecture du texte, géolocalisation sur GoogleMap/ Google Earth de la tante Arie et de son rocher.
activité Lettres-TICE séance 4 : durée 1 heure.
défi-lecture vidéo-projeté sur un texte étudié. (document en annexe)
activités Lettres-TICE séance 5 : durée : 3 heures en classe entière et 2 heures en AP.
Les élèves ont lu des contes d’Hervé Thiry Duval (dont nous préparions la venue) découpés dans le journal local, puis, en groupes, ont effectué des recherches sur leur localisation, les personnages qu’ils faisaient intervenir, le lexique qu’ils ne comprenaient pas, en utilisant un pad par groupe. J’avais préparé les pads à l’avance en y déposant quelques pistes, quelques questions, quelques amorces. Pour aider chaque groupe, j’étais connectée sur tous les pads et répondais aux questions des élèves par l’intermédiaire de la partie chat, leur conseillant des liens, des façons d’améliorer leur travail, etc. Les élèves ont ensuite lu leur conte et se sont enregistrés. Le travail a ensuite été mis en page sur un prezi disponible ici.
activités Lettres-TICE séance 6 : durée 2 heures en classe entière et 2 heures en AP.
Les élèves ont repris les photographies comparées de la séance d’introduction, et ont écrit, à la manière d’Hervé Thiry-Duval, un petit conte sur le lieu de Belfort de leur choix, pour à leur tour raconter leur ville en contes et y faire intervenir des êtres féériques. J’ai essayé de constituer des groupes homogènes en m’appuyant sur les difficultés et capacités de chaque élève, pour ensuite les laisser décider entre eux d’un schéma narratif au brouillon. Une fois ce dernier élaboré, les élèves de chaque groupe se sont réparti le travail. L’écriture s’est faite en collaboration sur un pad, si bien que chaque élève écrivant une partie de l’histoire voyait ce que les autres de son groupe avaient écrit. Comme pour l’activité précédente, nous avons utilisé la partie chat du pad : entre eux pour débattre de l’intrigue ou de l’écriture, et avec moi pour remédier, remettre sur les rails, corriger quand il le fallait. Une fois le travail relu, corrigé, et illustré, nous avons exporté nos pads en traitements de texte, auxquels nous avons ajouté les illustrations des élèves. Le tout a été converti au moyen du site gratuit Calaméo, et est visible ici.

 

3) Pour achever cette séquence de la plus belle des façons, nous avons reçu l’auteur de nos contes régionaux Hervé Thiry-Duval, avec qui les élèves ont pu échanger, très fiers d’avoir avec lui cette expérience commune d’avoir “raconté leur région” ! Le compte-rendu de cette rencontre a fait l’objet dun article sur mon site. Les élèves ont pu offrir à Hervé Thiry-Duval le livre de contes que j’avais créé, imprimé et relié avec mon propre matériel pour cette grande occasion.

 

Fichiers à télécharger:
calculator Bilan :
  • Cette séquence peut répondre à plusieurs entrées du programme de français de 6ème :
« Corpus d’étude 2 : Contes et récits merveilleux »
« Pistes pour l’étude lexicale : l’art de la narration »
« Écrits en relation avec le programme de lecture (courte fable, courte scène, conte, épisode épique…) »
« Écriture longue individuelle ou collective. »
Le programme demande également que les élèves « pratiquent régulièrement la lecture à haute voix et la récitation, en insistant sur la nécessaire mise en valeur du texte. »
Du bon usage des TICE pour l’expression et la documentation : Recourir au traitement de texte. Se repérer ; trier, hiérarchiser, envisager avec une distance critique appropriée l’information
  • Cette séquence a mobilisé de nombreux outils numériques, toujours dans le même but : aider et inciter à la lecture, l’écriture, et la découverte. Elle a permis également de mettre en pratique quelques compétences à évaluer pour le B2i :
1. S’approprier un environnement informatique de travail. 2. Adopter une attitude responsable : Participer à des travaux collaboratifs en connaissant les enjeux et en respectant les règles.
3. Créer, produire, traiter, exploiter des données . 4. S’informer, se documenter.
  • Elle a aussi été un bon moyen de faire découvrir aux élèves ces outils numériques tels que le pad, Prezi , le traitement de texte ou encore Twitter, qui seront utilisés tout au long de l’année. En fin d’année, on constate que ces élèves de 6ème ont déjà de grandes compétences informatiques, et que la plupart d’entre eux utilisent ces outils de façon autonome (pour des comptes-rendus de lecture ou autres exposés, dans ma matière ou d’autres.)
shoeprints Remarques personnelles, limites et perspectives:
  • La première remarque que je peux faire est que cette séquence, que j’expérimentais pour la première fois, a été étudiée dans un grand enthousiasme, tant pour moi que pour les élèves. Le thème abordé y est certainement pour beaucoup : les élèves, comme moi, étions ravis de travailler sur des légendes merveilleuses qui prennent place dans des lieux qui nous sont familiers. Mes élèves de 6ème connaissaient presque tous les contes merveilleux traditionnels, souvent repris par Walt Disney, et étaient assez surpris de ces contes régionaux qui s’adressent moins exclusivement à un jeune public. Ils étaient ravis de découvrir tous ces personnages appartenant au folklore franc-comtois, et au moins aussi célèbres par ici que le Père Noël !
  • La venue de l’écrivain dont nous avions étudié les contes a été « la cerise sur le gâteau » pour les élèves, et a été pour eux une motivation supplémentaire, d’autant plus que certains le connaissaient déjà et l’avaient déjà rencontré lors du festival « Les Franches-Conteries ».
  • La maîtrise rapide des outils numériques par les élèves a été un gain de temps pour les activités informatiques que nous avons faites par la suite en français, mais également pour les collègues qui ont pu en bénéficier également dans leur discipline.
  • La plus grande difficulté rencontrée lors de cette séquence reste selon moi celle de l’oral. Dans une activité de la séance 5, les élèves ont dû lire le conte sur lequel ils travaillaient ; malgré une longue préparation en amont pour que les élèves maîtrisent parfaitement leur texte, ils étaient souvent freinés par leurs difficultés de lecture, liées à un déchiffrage encore hésitant, une lecture trop rapide, une concentration parfois défaillante, mais aussi un manque d’aisance pour lire clairement et assez fort.
    En revanche, je pense que l’usage des TICE, et particulièrement l’utilisation de matériel pour enregistrer et réécouter, permet de palier ces difficultés : en se réécoutant, l’élève prend conscience lui-même de son débit, de l’intensité et du volume de sa voix, et peut donc se corriger plus facilement, et autant de fois qu’il le souhaite. Si c’était à refaire, je pense que je demanderais aux élèves de s’enregistrer eux-mêmes, chez eux ou ailleurs, et de recommencer jusqu’à obtenir un résultat qui leur semble satisfaisant. S’il est inconcevable de produire un travail écrit sans passer par une phase de brouillon, je pense qu’il en va de même pour le travail d’expression orale : réécouter pour réenregistrer est une étape incontournable, même si elle peut s’avérer chronophage…

 

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